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BIOLOGIE DE LA PROCREATION


PREAMBULE

Lire les articles du Dr Foungotin Hamidou COULIBALY sur la fécondation In Vitro dans :

-Le quotidien ivoirien « LeJOURplus » du 13/12/08 et du 16/12/08 (Titre de l’article : Sur la piste de la Fécondation In Vitro…Vers la fin de la Stérilité ?) Rubrique PRESSE


-L’interview du magazine hebdomadaire « Mousso d’Afrique » du 24/08/09
Rubrique PRESSE

NB: Les activités de cette rubrique sont en chantiers.

La reproduction est une fonction vitale aussi pour l’individu que pour la perpétuation de son espèce. L’infertilité constitue, de ce fait, une menace à l’identité de soi. Elle touche l’homme dans sa virilité et  la femme dans sa féminité.

Donner la vie à un enfant est un droit fondamental. Pour un couple et surtout pour une femme, ne pas avoir d’enfant ou perdre un enfant sont deux destins communs. Une tragédie.
C’est pour répondre à ce besoin fondamental et vital que le CRIE d’Afrique (Centre de Recherches Interactives et d’Expertise) met en place un plateau technique pour la Recherche dans tous les domaines relevant de la procréatique et de son expertise.

Nous faisons de la Recherche, particulièrement dans ce domaine, une activité prépondérante et incontournable.

Raison pour laquelle, le CRIE a décidé pour sa formation et sa collaboration technique et scientifique de s’associer avec l’équipe du Pr René FRYDMAN de l’Hôpital Antoine Béclère à Clamart (Paris)
Le Pr René FRYDMAN a permis la naissance du premier bébé éprouvette français, Amandine, le 24 février 1982 grâce à la technique de la fécondation in vitro, mise au point, en France, par le Pr Jacques TESTART, biologiste, et ses collaborateurs.

Il permit la naissance du premier bébé issu d'un embryon congelé en 1986

Le Pr FRYDMAN a aussi conçu, en France, le premier bébé-éprouvette par ICSI en 1994 (technique qui consiste à faire pénétrer un spermatozoïde dans l’ovule à l’aide d’une pipette).

Le Pr FRYDMAN est responsable du seul Centre autorisé à Paris, à pratiquer le DPI (Diagnostic Pré-Implantatoire).

Le CRIE se veut donc une équipe internationale et pluridisciplinaire faisant de la recherche en Afrique son cheval de bataille dans les domaines que sont les techniques d’AMP (Assistance Médicale à la Procréation), la spermiologie, la Cytogénétiques pour la recherche des anomalies chromosomiques, la génétique humaine pour les maladies génétiques (la drépanocytose et d’une façon générale les hémoglobinopathies, les cancers, etc…), la recherche de paternité et les autres tests de l'ADN (criminalistique biologique, adoption, immigration,...) et les Essais Cliniques.

Toutes ces activités, en synergie, tournent autour de l’intégrité physique, spirituelle et morale de l’enfant, de son devenir ainsi que de celle de la famille.

Le CRIE est fort d’une équipe multidisciplinaire composée de biologiste, cytogénéticien, gynécologue, uro-andrologue, psychologue, généticien, pédiatre et autres experts dont la vocation première est la recherche scientifique et la formation continue.

POINT DE VUE

Les techniques d’AMP, modèle africain, ne sauraient se soustraire à une prise de conscience élevée de :

  • la limite des moyens matériels et techniques
  • la faiblesse économique des patients qui ne peuvent s’autoriser de multiples tentatives de FIV
  • l' environnement (l’hostilité du climat chaud source de contamination) différent de celui dans lequel nous avons reçu nos formations exige d’établir de nouvelles normes d’hygiène.
  • l’adaptation  des connaissances acquises par l’élaboration de référentiels propres à nos réalités physiologiques et culturelles africaines pour un rendement  plus efficient.
Ces objectifs ne peuvent être atteints sans une collaboration franche et ouverte de toutes les équipes africaines.

Combler toutes ces lacunes et ces barrières ne peut se faire sans une réelle activité de recherche forte aussi bien fondamentale que de recherche appliquée avec un programme de formation continue.
L’AMP est une pratique universitaire. Elle fait appel à des techniques complexes qui évoluent rapidement avec un besoin constant d’adaptation pour chaque cas.

Ces contraintes requièrent une très haute compétence scientifique et technique de tous les acteurs impliqués dans les différentes étapes, notamment du biologiste avec une remise en question permanente de soi et des techniques.

Tous les pionniers de cette activité furent des chercheurs qui sont très loin d’avoir élucidé toutes les questions que pose chaque cas de fécondation in vitro. Chaque nouvelle technique apporte plus de questions que de réponses avec les incertitudes dues au manque de recul.

Si les africains qui pratiquent cette science aujourd’hui, la plupart dans des cliniques privées soumises aux impératifs de rentabilité, n’ont pas conscience de ces réalités, nous risquons fort de compromettre notre chance d’entrer dans l’histoire en apportant un second souffle de bouleversement créatif à une science qui porte l’espoir du monde, créer la vie.


Concluons ce point de vue par cette réflexion d’Andre Liboire Tsala Mbani dans son livre BIOTECHNOLOGIES ET NATURE HUMAINE : Vers un terrorisme ontologique?

« A côté du terrorisme classique qui mobilise la planète, l'on assiste à une autre forme émergente de terrorisme, qui mobilise moins les esprits : le terrorisme ontologique. Il se traduit par la dé/reconstruction, la falsification et le remodelage de la nature humaine au travers des techniques procréatiques dont la visée est la production des bébés parfaits, ou bébés sur mesure, incarnation de la post-humanité.

La perspective téléologique étant la production des bébés parfaits, ou bébés sur mesure, incarnations de la post-humanité. L'être ainsi issu de l'ingénierie procréatique fait-il partie de l'espèce humaine ou de l'espèce technique ? »

 

 

BILAN DE STERILITE

Par définition, l’infertilité est l’incapacité pour un couple d’avoir des enfants de manière naturelle après une année de rapports sexuels réguliers, à savoir deux à trois fois par semaine et sans contraception. Auparavant, on admettait qu'il ne fallait commencer l'exploration d'un couple infertile qu'après deux ans de rapports sexuels réguliers.

Mais compte tenu du fait nouveau que les femmes pensent à procréer de plus en plus tardivement, on a estimé que l’on pouvait commencer l’exploration d’un couple qui peine à avoir un bébé après une année de rapports sexuels sans contraception.

La stérilité est un état définitif et irréversible d’avoir un enfant pour une femme, un homme, ou pour le couple. Cela survient naturellement chez la femme après à la ménopause (fin de la vie reproductive). Le terme de stérilité ne peut s’appliquer à une personne ou un couple qu’après avoir épuisé toutes les ressources thérapeutiques sans succès.

Le bilan de stérilité concerne toujours le couple à savoir l’homme et la femme. Il ne faut pas attendre d’exclure la responsabilité de la femme dans un contexte d’infertilité dans le couple avant de demander un spermogramme chez l’homme (examen permettant de rechercher une cause de stérilité chez l’homme).

Car dans les couples infertiles, les facteurs masculins comptent pour environ 30% des problèmes d'infertilité, tandis que dans près de 30% des cas, des anomalies concernent à la fois les deux partenaires.

La femme est responsable de l'infécondité dans un tiers des cas. L'infertilité masculine joue par conséquent un rôle significatif dans plus de 50% des couples infertiles. Une étude de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) qui a porté sur près de 6000 couples a démontré cette responsabilité de l’homme d’environ 50%.

 

INFERTILITE ET FAUSSES COUCHES CHEZ LA FEMME

L’âge de la femme est un facteur déterminant au moment du désir d’avoir un enfant. Plus la femme est âgée, plus à sperme égal, le taux d’obtention d’une grossesse diminue aussi bien naturellement que lorsque des techniques d’aide à la procréation sont utilisées (Insémination artificielle, Fécondation in Vitro, etc.…).

Avec l'âge non seulement la fertilité chute mais le taux de fausses couches spontanées (FCS) et d'aberrations chromosomiques augmente. La durée d'infécondité est aussi un facteur pronostique très important. Dans la population générale, 70 % des grossesses souhaitées sont obtenues au bout de 6 mois, 90 % au bout d'un an. Cependant, une grossesse sur cinq se solde par une fausse couche et une femme sur trois environ fera une fausse couche dans sa vie. Ce risque est d'autant plus fort que la future mère est âgée.

Ainsi, à 20 ans, le risque est de 9%, alors qu'il atteint 40 % chez les femmes de plus de 40 ans. Les facteurs génétiques ou familiaux sont les premières causes de fausses couches et d’anomalies congénitales. A elles seules, les anomalies chromosomiques sont à l’origine de 60% des fausses couches spontanées du premier trimestre et de 7% de mort à la naissance sans compter que 4 % des morts fœtales tardives et des morts nés s’expliquent par une maladie génétique de type mendélien. Il est important de se faire conseiller en matière de génétique si on est au courant d’une maladie ou d’une anomalie familiale, ou si des fausses couches se produisent à plusieurs reprises
.
C’est l’examen du caryotype en Cytogénétique qui permet de mettre en évidence le nombre de chromosomes contenus dans les cellules d’un individu qui permet d’établir le diagnostic de certaines maladies chromosomiques. Cet examen permet de mettre en évidence environ 50 % de caryotype embryonnaire anormaux (trisomie 21, trisomie 16, triploïdie, etc...). Les autres causes sont les atteintes de l’utérus telles que malformations de l’utérus, synéchies (empêchent la nidation de l’œuf et provoquent également une stérilité) etc… et les causes infectieuses (chlamydia, mycoplasmes, rubéole, toxoplasmose) qui sont également à l'origine de fausses couches à répétition.

Les causes hormonales, et tout particulièrement les affections thyroïdiennes, le diabète ainsi que les kystes de l'ovaire, doivent être recherchés. Les affections immunitaires et auto-immunes (le patient fabrique des anticorps contre ses propres tissus) comme le lupus sont à l'origine d'environ 20 % d'avortements spontanés. Durant le premier trimestre de la grossesse, la consommation d'alcool (probablement même de toutes petites doses), de drogue et de tabac représente une cause non négligeable dans la survenue des fausses couches.

En résumé les principales causes d'infertilité chez la femme sont Les troubles de l'ovulation (anovulation et dysovulation), l'obstruction des trompes de Fallope, les anomalies utérines, l'insuffisance lutéale avec des causes spécifiques qui sont l'endométriose,
le syndrome des ovaires micro-polykystiques (OMPK) , Le syndrôme distilbène (DES), l'hyperprolactinémie

INFERTILITE CHEZ L’HOMME

Les causes de l’infertilité masculine sont nombreuses et non exhaustives. 30 à 40 % des cas restent inexpliquées. Parmi les causes connues, on peut citer grosso modo les troubles de la spermatogenèse (les mécanismes de fabrications des spermatozoïdes) aboutissant à des anomalies de la production de spermatozoïdes qui vont affecter la qualité et la quantité de spermatozoïdes produits. De nombreux facteurs peuvent avoir des effets néfastes sur la spermatogenèse tels que des maladies infectieuses ou des états inflammatoires.

Environ 25% des hommes ayant contracté les oreillons après leur puberté deviennent infertiles, les troubles endocriniens ou hormonaux ne représentent qu'une faible part (environ 2%-5%) des cas d'infertilité masculine. Le spermatozoïde est une cellule étrangère au système immunitaire de l’organisme qui le produit, du fait de la mise en place tardive de la spermatogenèse. De ce fait, certains hommes produisent des anticorps dirigés contre leurs propres spermatozoïdes conduisant à une motilité insuffisante de ces derniers ou à des agglutinations (les spermatozoïdes sont liés entre eux par la tête ou la queue et incapables de féconder).

Des facteurs liés à l'environnement et au mode de vie peuvent également affecter la qualité des spermatozoïdes. La fièvre, l'exposition aux températures élevées (professionnelles, pantalon « jean» trop serré, ...) sont responsables de troubles de la libido, mais aussi de la spermatogénèse. La consommation importante d'alcool réduit la sécrétion endocrine testiculaire et joue un rôle néfaste sur la spermatogénèse. Le tabac a un impact vasculaire et toxique.

Les antécédents médicaux comme les maladies sexuellement transmissibles, la tuberculose, les sinusites, bronchites à répétition, la prise de toxiques ou une éventuelle exposition professionnelle, certains traitements anticancéreux peuvent inhiber la production de spermatozoïdes, soit temporairement, soit définitivement (chimiothérapie ou/et radiothérapie).

On peut citer aussi les obstructions anatomiques qui peuvent être d'origine congénitale ou résultent d'un défaut génétique, d'autres peuvent apparaître à la suite d'une infection ou d'une inflammation des voies urogénitales. Une intervention chirurgicale peut également être à l'origine d'une obstruction. Une varicocèle (présence de veines variqueuses dans le scrotum) est observée dans 21 à 41% des cas d'infertilité masculine.

Les autres causes peuvent êtres des problèmes immunitaires empêchant la progression des spermatozoïdes à travers les voies génitales féminines, situation pouvant être due entre autre à l'impuissance ou l'éjaculation précoce. Les antécédents d’infection de l’appareil génital représentent 20 à 25% des cas d’infertilité masculine lors des bilans d’AMP.L'analyse du sperme est l'examen le plus important dans l'évaluation de la fertilité masculine.


Le spermogramme en est le principal examen. Il mesure avec précision des paramètres comme le nombre de spermatozoïdes, la motilité des spermatozoïdes, la taille et la forme des spermatozoïdes, le volume du sperme, ainsi que le dosage de certaines substances normalement présentes. D’une façon générale, il faut penser maladie génétique devant toute infertilité masculine.

OPTIONS DE TRAITEMENT

Les options de traitement de l'infertilité comprennent la thérapie médicamenteuse, la chirurgie et les techniques d'assistance médicale à la procréation (AMP), telles que les inséminations artificielles, la fécondation in vitro (FIV) et les techniques de microinjection comme l'injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI).

A cette méthode classique, s’est ajoutée depuis 1994 en France, la technique de micro-injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI ou “Intra­Cytoplasmic Sperm Injection ”), mise au point en 1992 par le Belge, André Van Steirteghem. Elle consiste à introduire un seul spermatozoïde à l’aide d’une micropipette dans un ovocyte sélectionné. Depuis lors, cette technique connaît un succès énorme, à la limite du raisonnable, car l’on n’a pas suffisamment de recul pour répondre de l’absence d’innocuité à cette technique.

Dernière née des techniques d’aide médicalisée à la procréation, l’IMSI (Intra Cytoplasmic Morphologically Selected Sperm Injection) ou la micro-injection intracytoplasmique de spermatozoïde sélectionné à fort grossissement. Cette nouvelle technique consiste à étudier les spermatozoïdes au microscope sous un fort grossissement et à choisir parmi les spermatozoïdes, ceux qui possèdent une morphologie parfaite ou presque parfaite (taille, aspect et intégrité de structure).

LE DIAGNOSTIC PRE-IMPLANTATOIRE (DPI) OU DIAGNOSTIC GENETIQUE PRE-IMPLANTATOIRE (DGP) ET LE DIAGNOSTIC PRE-NATAL (DPN)

Le DPI (Le Diagnostic Pre-Implantatoire) permet de caractériser le statut génétique d’un embryon obtenu par fécondation in vitro (FIV) en recherchant certaines anomalies génétiques. Les embryons non porteurs de l’anomalie sont transférés dans l’utérus et les embryons atteints sont détruits.

Il est utilisé soit pour déterminer le sexe de l’embryon ce qui permet d’identifier une ou des affections liées au chromosome X (il en existe plus de 200) à savoir des maladies susceptibles d’être transmises à l’enfant selon qu’il soit un garçon ou une fille (beaucoup de maladies génétiques sont transmisses par la mère à leur enfant de sexe masculin tandis que les enfants de sexe féminin n’auront pas la maladie mais pourront la transmettre, à leur tour, à leurs enfants de sexe masculin uniquement, c’est l’exemple de l’hémophilie), soit pour rechercher un défaut génétique unique, comme la mucoviscidose ou soit pour rechercher une maladie chromosomique comme des translocations ou des inversions, soit des anomalies de nombre (Syndrome de Klinefelter, trisomies).

Le DPI s’adresse aux couples à risques génétiques et représente une alternative au DPN (Diagnostic Pré-natal) qui consiste à prélever autour de la dixième semaine de grossesse soit du liquide amniotique (amniocentèse), soit du sang fœtal (cordocentèse) ou soit des cellules du trophoblaste (choriocentèse)  pour analyse et lorsque le fœtus est trouvé porteur d’une maladie génétique cela aboutit souvent à une interruption médicale de grossesse (avortement provoqué). Le DPI n’est pratiqué que dans des centres certifiés. Seuls trois centres de recherche en France sont autorisés à pratiquer le DPI : Paris (équipe du Pr. René Frydman), Montpellier et Strasbourg.

CONGELATION DE SPERMATOZOÏDES ET D’EMBRYONS OU CRYOBIOLOGIE

Certains couples ne peuvent obtenir l'enfant qu'ils souhaitent parce que l'homme n'a pas de spermatozoïdes ou des spermatozoïdes incapables de féconder l'ovocyte, ou parce que la femme n'a pas d'ovocytes ou des ovocytes incapables de produire des embryons après la fécondation par un spermatozoïde. Le seul espoir d'enfant pour ces couples est le recours au don de spermatozoïdes ou d'ovocytes.

Le don de sperme ou d'ovocytes repose sur les possibilités de congélation (cryobiologie) des gamètes et des embryons car les spermatozoïdes humains peuvent être congelés et conservés pendant de longues années sans perdre leur pouvoir fécondant.

Cela permet aux hommes de préserver la possibilité de devenir père lorsqu'ils doivent subir un traitement par exemple les chimiothérapies ou les radiothérapies ou une intervention chirurgicale risquant d'entraîner une stérilité (interventions sur la prostate, sur le col de la vessie, certains curages ganglionnaires, vasectomie....).

SITUATION EN AFRIQUE NOIRE

Qu’en est-il de la prise en charge de la stérilité en Afrique noire francophone où selon les experts, plus de 30% des femmes du continent noir ne peuvent pas avoir d'enfants ? Ces femmes sont fragilisées car leur mari peut les abandonner pour une autre femme, elles peuvent être écartées de l'héritage familial.

Et quand on ajoute à ces femmes stériles, le nombre d’hommes souffrant de stérilité, on conclut aisément que le nombre de couples souffrant de stérilité dépassent ces 30%? On estime que 80 millions de personnes des pays en voie de développement sont stériles. La stérilité est plus fréquente en Afrique que dans les pays occidentaux, souvent consécutive à des accouchements dans de mauvaises conditions, ainsi qu'à des avortements risqués, ou à des infections mal soignées.


Selon le Professeur Oluwole Akande du Nigéria, dans beaucoup de régions de l'Afrique, les femmes qui ne peuvent pas avoir d'enfants sont exclues de la société, sont étiquetées comme "sorcières" et, dans les cas les plus extrêmes, sont même poussées au suicide.

La technique  d’AMP (Assistance Médicale à la Procréation) la plus répandue en Afrique sont les inséminations artificielles. Mais bien que faciles dans la pratique et relativement bien maîtrisées, ces techniques montrent très rapidement leurs limites et ne peuvent résoudre que qu’un faible pourcentage de problèmes pathologiques liés à la stérilité.

Le taux de grossesse par cycle de traitement est relativement faible de 10 à 15% lorsque la patiente répond aux critères d’inclusion de la technique (impossible lorsque les trompes sont bouchées) et lorsque le partenaire à une bonne qualité de spermatozoïdes et en absence d’infection.
Quand on sait l’universalité de la science, le recul des techniques de la fécondation in vitro, et la place et la fonction quasiment sacrée de l’enfant dans la stabilité du couple, de la famille et dans la société, on comprend difficilement le retard considérable de l’Afrique dans le domaine.

A notre connaissance les pays d’Afrique noire (en dehors de l’Afrique du Sud) qui pratiquent la FIV sont, Le Cameroun avec le Dr Ernestine Gwet-Bell et le Dr Guy Sandjon qui ont ouvert le premier centre de procréation médicalement assistée (PMA) d’Afrique Centrale. Thommy, le premier bébé-éprouvette camerounais y a vu le jour en 1998, puis près de 300 autres après cette date et 150 naissances par insémination artificielle. Depuis le 10 décembre 2004, l'équipe pratique l'Injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI). Au Burkina-Faso, La clinique "La Grâce Marie" avec le Dr Eric Konyaolé est le premier centre à être équipé pour la FIV, nous n’avons pas d’information sur les résultats, mais savons que la première tentative de FIV y a été effectuée le 24 juillet 2006. Au Sénégal, le laboratoire BIO24 avec le Docteur Tidiane SIBY a, à ce jour, donné naissance à 5 bébé-éprouvettes, tous nés par ICSI depuis 2008. Au Kenya, en mai 2006, les deux premiers bébés du pays issus d’une fécondation in vitro (FIV) ont vu le jour avec le Dr Joshua Noreh  à l’Avenue Hospital de Nairobi.

La Côte d’Ivoire souvent pionnière en Afrique en matière de technosciences a réalisé ses premiers bébé-éprouvette seulement le 27 octobre 1998 dans la Clinique Fatima (des triplés dont un décédé in-utéro, et un autre décédé après la naissance). Le second bébé né des techniques de fécondation in vitro a vu le jour à la Polyclinique PISAM le 18 février 2009.

Et il nous semble grand temps que l’Afrique apporte de façon plus substantielle sa contribution au grenier du savoir du patrimoine mondiale avec notamment une approche plus spécifique dans la recherche de nos pathologies pour le bien-être de la population fondées sur des statistiques et des résultats fiables et non plus des extrapolations à partir de données de la population occidentale sur nos population en termes de données en recherche biomédicale.

Les différentes formations que nous avons faites en Europe, nous ont souvent appris que la plus grosse clientèle des hôpitaux et centres spécialisés était constituée le plus souvent d’africains. On imagine la sélection induite par les barrières financières et celle de l’obtention du Visa, pour comprendre que la presque totalité des patients souffrant de ces pathologies reste en Afrique où aucune structure de recherche et de soins ne peut faire face à leur détresse.


Au CRIE, nous croyons fermement réussir à fédérer l’ensemble des chercheurs africains avec l’appui de la communauté scientifique internationale pour faire avancer la science en Afrique, moteur essentiel du développement de toute nation et par delà du bien-être de chaque citoyen.

La liberté par la connaissance